La Reine des Enfers : Le livre de Bea Fitzgerald

Clairement mon livre préféré et mon gros coup coeur de 2024 ! Etant une grande fane de mythologie grecque depuis que je suis enfant, et ayant Hades et Perséphone comme divinité favorite, j'étais d'abord un peu sceptique quand je l'ai acheté, ayant peur que ce soit un livre de type "Hades et Persephone" que j'ai en horreur. De plus, je ne suis pas une grande lectrice de livres à la première personne en tant normal. Mais je me suis laissée tentée, et je dois d'ailleurs dire que ce livre m'a consolée avec les récits à la première personne. Je l'ai dévoré en deux soirée. Le personnage de Perspéhone m'a tellement parlé, je me suis tellement retrouvée en elle, tout comme en Hadès également (un véritable green flag, en plus d'être une très bonne représentation bisexuelle!). Leur synergie est excellente, comment elle est installée, même si j'aurai peut-être aimé un slow burn plus long, mais ce n'est que personnel, le livre ne peut pas faire 1000 pages ! (même si Bea Fitzerald écrivait un roman de 1000 pages je le lirai avec grand plaisir) J'adore les réecritures de mythologie grecque, et plus encore celle de ce fameux "enlèvement" qui change totalement la vision que l'on peut se faire d'Hades (enfin j'ai envie de dire!). Cela va de même pour les dieux chtonien qui sont souvent vu de manière négative malheureusement, et je trouve que ce roman leur rend une belle image. Hâte de lire les prochains livres de l'autrice, le premier étant déjà sortit mais uniquement en anglais pour le moment;, une réécriture sur la guerre de Troie centrée sur Helene et Cassandre, et le second qui paraîtra cette centrée sur Pandore!

Je suis très mitigée vis-à-vis de cette lecture. Le fond de l'histoire est super intéressant mais je connais ce mythe par cœur alors il n'y a pas vraiment eu de surprises me concernant, la romance est très très (treeeeeeees) slow burn mais les personnages sont mignons ensemble. Leur relation était un peu en dent de scie, parfois je les trouvais attendrissants, parfois drôles mais j'ai quand même souvent levé les yeux au ciel face à leurs dialogues parfois très enfantins. En bref je ne suis pas vraiment convaincue par cette réécriture. J'ai largement préféré celle de Benjamin Carteret qui a placé la barre très haute je pense, il sera difficilement détrônable à mes yeux

Foncez sur cette réécriture du mythe d'Hadès et Perséphone ! C'est une vraie pépite ! Ici, Perséphone choisit elle-même d'aller aux enfers pour échapper à un mariage arrangé. Pour cela, elle n'hésite pas à manipuler Hadès lui-même. Vraiment ce roman est excellent. La réinvention des personnages est vraiment très bien écrite. J'ai beaucoup aimé la Perséphone entre force et naïveté qui découvre peu à peu sa liberté. Le personnage d'Hadès est à mon sens le plus réussi : il est aux antipodes des visions qu'on a déjà eu de lui et c'est très bien. Il est plus sensible, plus fort aussi. Une vraie réussite ! J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre l'histoire et surtout l'évolution de la relation entre les deux protagonistes. On prend le temps et ça fait du bien. Les autres dieux sont présents mais sans être trop envahissants. En plus, c'est un roman parfaitement adapté à un public plus adolescent parce qu'il y a peu de scène spicy. Une bonne alternative à proposer.

Depuis quelques années, les auteurs jeunesse et ado se sont emparés de la mythologie et s'amusent à les réécrire et/ou en apporter un éclairage nouveau, bien souvent au prisme des problématiques sociétales actuelles. C'est ce que fait ici Bea Fitzgerald avec le mythe d'Hadès et Perséphone. Après un début qui m'a laissé de marbre, sans parvenir à accrocher aux personnages, ni vraiment comprendre les tenants et les aboutissants (mes souvenirs sur la mythologie sont poussiéreux), je me suis finalement laissée prendre au jeu. Il ne faut pas commencer la lecture en pensant plonger dans une œuvre documentée, proche des mythes malgré la réécriture. C'est un roman ado, écrit dans le style des romans ados, avec des personnages très ados et une romance très ado. On retrouve les codes classiques de ce genre littéraire : l'émancipation de l'héroïne, l'amour contrarié, les préjugés, l'écriture à la première personne et au présent... Le principal point fort est le traitement des diktats hommes / femmes. L'autrice ne s'est pas "contentée" de proposer une héroïne forte et entêtée qui veut briser le plafond de verre. Elle nous offre également un personnage masculin déconstruit, lâchant volontiers le pouvoir, loin de l'archétype de ce genre de roman. La reine de enfers plaira sans conteste au public adolescent. Une immersion intéressante pour découvrir ensuite le véritable de mythe de Perséphone et Hadès.