Trois fois elle : Le livre de Anne Loyer

Quel roman incroyable et poignant. On suit, des années 70 à nos jours, trois générations de femmes qui embrassent leur destin de manière à la fois différente et intense. Ces trois parcours nous montrent des manières différentes, toutes valables d'être femmes. Elles montrent également les combats et le regard d'autrui. Des personnages que je ne suis pas prête d'oublier.

Trois fois elle. Trois fois une jeune femme de 1972, 1992 et 2022. Trois générations d'une même famille. L'histoire de chacune va illustrer une approche de la maternité. Pour nous réaliser sommes-nous obligées d'avoir un enfant ? un compagnon afin d'en partager l'éducation ? Quel regard porte-t-on sur nous si nous privilégions notre carrière ? Nous allons donc suivre Renée, Sylvie et Maxime. Le procès de Bobigny avec Gisèle Halimi et donc le droit à l'avortement, le risque que prenne les femmes qui ne souhaitent pas poursuivre une grossesse et celles qui procèdent à cette interruption. Et dans la troisième partie l'urgence climatique est abordée avec Maxime. J' ai apprécié suivre l' histoire de ces trois femmes mais suis un peu frustrée. En effet, j'aurais préféré que ces trois histoires soient plus développées, les suivre un peu plus longtemps dans leur vie. J'ai eu l'impression qu'à chaque fois que l'une d'entre elles avaient pris LA décision, ça y est on passait à la suivante. Par contre, je suis persuadée que la lecture de ce roman par une jeune fille de 14/15 ans serait source d'apprentissage. Je me répète mais le droit à l'avortement, la découverte de la sexualité, les choix à faire pour ses études, écouter ses désirs, ses choix, tout cela est fort bien évoqué dans celui-ci Ma petite fille de douze ans est encore un peu jeune mais d'ici quelques temps, je me ferai un plaisir de lui faire découvrir. Merci donc à Nicolas et aux éditions Slalom pour la découverte de ce joli roman.

Emilie : Un roman qui a pour ambition de questionner nos choix et nos libertés ainsi que l’évolution de la société quant à la question féministe, et plus spécifiquement la maternité. Une citation d’Elisabeth Badinter ouvre le roman : Nos choix ne seraient pas fondés sur le déterminisme biologique mais liés à l’histoire personnelle et culturelle de chacun. Cela est vrai, pour nos générations, mais nettement moins pour celles qui ont précédées, comme le prouve l‘histoire de Renée qui ouvre le texte et qui, en dépit des combats qu’elle mène dans les pas de Gisèle Halimi, se retrouve prise au piège d’une maternité non désirée. L’intérêt du texte pourrait résider en l’incarnation par ces 3 figures des choix qui s’offrent aux femmes mais il demeure hélas très en surface et schématique, ne permettant pas aux jeunes générations de se saisir de ce sujet. La narration se déroule lentement, ménageant tout un tas de références liées aux époques choisies, également très éloignées des adolescents.

C’est l’histoire de trois femmes à trois époques différentes. De trois femmes qui sont liées par leur sang mais également par le fait de devoir faire des choix. Des choix en rapport avec leurs époques. Nous sommes sur un roman particulièrement féministe qui nous montre bien l’évolution de la condition de la femme au fil du temps.